Le Cap-Vert ne se raconte pas en ruines ou en musées. Son histoire, tu la ressens dans les regards, les chansons de Cesária, les danses de rue, les plats partagés. C’est une île née du vide, peuplée de force, transformée en un pays debout, fier, métissé.
Des îles sans peuples à l’origine
Le Cap-Vert est un cas rare : aucun peuple indigène n’y vivait avant l’arrivée des Européens. L’archipel était inhabité jusqu’au XVe siècle. Ce sont les navigateurs portugais qui découvrent les îles vers 1456, en pleine époque des grandes explorations maritimes.
Peu après, le Portugal y installe une colonie stratégique. Pourquoi ? Parce que le Cap-Vert est situé pile sur les routes entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique.
Le carrefour de la traite négrière
Très vite, les îles deviennent une plateforme du commerce triangulaire. Des milliers d’esclaves africains y transitent vers les Amériques. L’île de Santiago, notamment la ville de Cidade Velha (classée à l’UNESCO), en garde les traces : église, forteresse, pilori…
Ce passé douloureux a laissé une empreinte profonde. Mais c’est aussi à cette époque que naît le métissage capverdien, entre Africains réduits en esclavage, colons européens, et influences maritimes diverses. Le créole capverdien et la musique morna sont les enfants de cette rencontre forcée.
Une indépendance tardive mais pacifique
Le Cap-Vert reste sous domination portugaise pendant près de 500 ans. Dans les années 1950-60, un vent de révolte souffle : avec la Guinée-Bissau voisine, le Cap-Vert réclame son indépendance. Le PAIGC, mouvement anticolonial fondé par Amílcar Cabral, mène la lutte.
Mais c’est après la Révolution des Œillets au Portugal (1974) que tout s’accélère. Le Cap-Vert obtient son indépendance le 5 juillet 1975, sans guerre, dans le calme.
Aujourd’hui : stabilité, diaspora, identité forte
Depuis, le Cap-Vert a connu une transition démocratique pacifique (multi-partisme depuis 1990) et reste l’un des pays les plus stables et sûrs d’Afrique.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là :
-
Une forte diaspora (aux USA, au Portugal, en France) : près d’un Capverdien sur deux vit à l’étranger.
-
Une identité insulaire mais ouverte au monde.
-
Une mémoire qui vit dans les musiques, les proverbes, les fêtes, et une résilience forgée dans les années de sécheresse et d’exil.
À retenir pour ton voyage
-
Le Cap-Vert n’a pas de pyramides ou de châteaux : son histoire est humaine, vivante, orale.
-
Visite Cidade Velha (Santiago) pour ressentir l’âme coloniale du pays.
-
Écoute la morna, lis Amílcar Cabral, discute avec les anciens : c’est là que tout s’apprend.